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épopée mexicaine
épopée mexicaine
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2 février 2007

échappée guatemaltèque

Oups, il paraît que ça fait un p'tit moment que les nouvelles de mon blog ne sont plus bien fraîches... Le voyage m'a pris, et la France me semble bien lointaine (ce qui n'est pas faux d'ailleurs!)

Reprenons le fil, alors... Où en étais-je? Ah oui, Puerto Arista, en route pour le Guatemala. Tout ça me paraît déjà à des années lumières. Je suis montée dans un bus pour Tapachula, ville proche de la frontière guatemaltèque, après avoir remercié et embrassé mon guide de quelques jours, Jacob. C'était d'ailleurs très enrichissant comme rencontre, tellement de différences nous séparait, et la langue n'était pas la moindre, mais pas un obstacle non plus, et pourtant on a réussi tant bien que mal à communiquer, à échanger, et à nous enrichir de cette rencontre. Finalement, comme je le réalise de plus en plus, voyager d'hôtels en auberges de jeunesse ne laisse que peu d'occasions, à moins de les provoquer, de rencontrer des Mexicains et de réellement partager les différences et les points communs.

J'ai donc encore une fois laissé la langueur de la plage interminable, et l'ambiance pêcheurs mexicains pour me frotter aux Guatemaltèques, et plus précisément à Quetzaltenango. J'adore ce nom, je trouve que ça résonne dans la tête. Mais comme c'est un peu long, son petit nom, c'est Xela. C'est une ville d'environ 500 000 habitants perchée dans les hauteurs de la région montagneuse, entre la frontière et Antigua. Mais avant de vous raconter Xela, je dois absolument vous parler du trajet pour y aller! J'arrive à Tapachula, donc, ville carrefour entre les deux pays, d'où je pensais prendre un bus pour Xela (je m'étais renseignée, tout semblait parfait). A la descente du bus, la dame du guichet me dit que, non, il n'y a pas de bus pour Quetzaltenango, qu'il faut en prendre un jusque Guatemala City pour en prendre un là bas pour Xela... Après plusieurs tentatives infructueuses pour trouver un truc, et ayant rencontré une belge flammande et un hollandais dans le même cas que moi, le taxi pour la ville frontière, ciudad Hidalgo, a été la meilleure option... Bah oui, faut toujours calculer pour essayer d'arriver avant la nuit dans un nouvel endroit, c'est toujours mieux. On arrive donc à la frontière, qu'on traverse enfin, et là c'est l'effervescence, on est au Guatemala et ça se sent directement, c'est difficilement explicable, mais c'est flagrant. Après une petite virée en vélo-taxi pour atteindre la gare routière, on grimpe dans un bus... Enfin, un bus d'une autre trampe que ceux du Mexique, vous voyez, le genre vieux bus américain ou anglais, aux allures de camion, envoyant dans l'air des milliers de particules noirâtres... On entend le chauffeur qui lance "Xela, Xela, Xela!!" à une vitesse ahurissante, au début, tu comprends pas ce qu'il te dit. De la poussière partout, des marchands ambulants, des mecs qui te demandent si tu veux changer tes pesos en Quetzales, la monnaie nationale... Bref, le chauffeur met ton sac sur le toit, tu montes et c'est parti... Enfin, parti, c'ets manière de dire que tu quittes la gare routière, mais comme il n'y a pas vraiment d'arrêts définis, le bus alpague les passants en criant toujours le même credo "Xela, Xela, Xela!!!" Petit à petit les vieilles banquettes en cuir se remplissent, se remplissent, jusqu'à ce que je réalise que finalement, ces vieux sièges en cuir sont la plupart du temps utilisés par trois personnes! Alors on se serre, c'est plutôt convivial, et puis ça permet de se soutenir quand le bus fait des virages un peu carambolesques... Et il en fait! Le plus impressionnant, c'est que personne ne semble surpris de la conduite du chauffeur (de là ma conclusion qu'on en fait quand même un peu trop en France avec la sécurité routière... oups cette réflexion risque de m'attirer quelques foudres..). La belge avec qui je voyageais est passée par toutes les couleurs de l'arc en ciel pendant le trajet.

Bref, bienvenue au Guatemala. On a atterri dans une posada, la casa Argentina, endroit génial où, comme je m'y sentais vraiment bien, j'ai passé une semaine complète. Je pense que c'est à un moment de mon voyage où j'avais envie de me poser et de vivre un peu plus au rythme local, sentir la ville, ses odeurs, ses couleurs, me balader, sympathiser avec des commerçants, bref, ne pas vivre à un rythme touristique effréné et hors de la réalité des gens (même si je ne prétends pas avoir vécu comme une guatemaltèque pendant une semaine...)

Quetzaltenango est donc perchée à 2300 m d'altitude, environ, dans une région volcanique, et est la seconde ville la plus importante du pays après Guatemala City. Je m'attendais à une ville impressionnante et énorme, mais en fait contrairement à nos grosses villes, il n'y a pas ici de hauts bâtiments, et les rues sont assez larges et aérées, ce qui la rend très agréable. En fait son petit surnom, Xela, vient de ses origines mayas, avant la colonisation espagnole. La cité s'appelait alors Xelajù, qui siginfie en dessous de dix montagnes, et on dit qu'elle existait déjà 300 ans avant l'arrivée des colons. Ce n'est que lorsque le conquistador Pedro de Alvarado réussit à tenir la ville qu'il la nomma Quetzaltenango, qui signifie peu ou prou, lieu des quetzals, ou de l'oiseau quetzal... A vérifier! Toujours est-il que quasiment tout le monde continue encore de l'appeler Xela, et la moitié de la population est encore maya.
C'est donc une jolie ville animée et assez cosmopolite puisque réputée pour ses écoles d'espagnols. J'ai d'ailleurs rencontré pas mal de jeunes européens ou occidentaux (comme toujours!) qui restaient là quelques semaines pour apprendre la langue. Les rues de Xela sont sans cesse animées de petits marchés permanents, notamment dans le quartier de l'auberge, où la banane n'était vraiment pas chère je n'ai pas arrêté d'en manger. J'ai adoré faire le marché, il y règne une ambiance populaire et vivante toute la journée. Pas facile de faire des photos, mais ça se comprend, je ne suis pas sûre que j'apprécierais être photographiée sans cesse comme un objet folklorique: c'est leur vie quotidienne, quoi! Ici l'exotique, c'est nous les touristes.

De Xela, il est facile de se rendre dans des petits villages alentours, j'ai donc été à Zunil, village spécialisé notamment dans le textile, comme toute la région, mais celui-ci a développé une coopérative de femmes qui travaillent les tissus traditionnels. Il faut voir les couleurs des vêtements mayas, et le travail minutieux de tissage, de broderies... C'est vraiment impressionnant! Dans la région, les femmes mayas, beaucoup plus que les hommes d'ailleurs, portent encore pour une grande partie les vêtements traditionnels, surtout dans les villages. Evidemment, les plus jeunes accomodent ceux-ci avec des petites touches plus "modernes", ce qui donne des mélanges assez étonnants, par exemple de petites sandales à talons avec jupes tradi...

A Zunil, quand on est arrivé avec un voyageur de l'hôtel qui m'a accompagnée, c'était un enterrement. Il fallait voir, cette procession avec toutes les femmes qui suivaient le cercueil, toutes en couleurs vives, leurs bébés sur le dos, puis les hommes ensuite, avec leurs chapeaux, et cette musique typique. J'ai pas pris de photos de ce moment là, et d'ailleurs, j'ai été très sage avec le déclencheur de mon appareil la semaine dernière en général... Ca fausse vraiment les rapports avec les habitants.

De Zunil, on a été se tremper les orteils dans une source d'eau chaude, les Fuentas Georginas, à neuf kilomètres plus haut dans un décor de quasi-jungle, c'était assez magique. Pour redescendre, on a marché deux heures sur une route de montagne, au dessus des nuages, de quoi être zen pour quelques jours.
Le reste de la semaine a été assez tranquille, j'ai vraiment aimé ma balader dans les rues de Xela, et j'ai rencontré une française, deux italiens et un argentin, ces trois derniers projettant de voyager vers l'extrême sud de l'amérique du sud. Ils financent leur voyage en jonglant et en faisant un petit show dans les rues, c'était vraiment une rencontre enrichissante...

Après une journée au marché gigantesque, génial, et très réputé de Chichicastenango, connu notamment pour ses textiles, j'ai donc quitté, non sans peine, le Guatemala, pour reprendre le long cours de mon épopée mexicaine. Je suis depuis deux jours à San Cristobal de Las Casas, cité coloniale du Chiapas, dont je vous conterai les merveilles la prochaine fois. Aujourd'hui, les ruines de Palenque m'attendent, en plein coeur de la jungle...

Voici quelques photos de mon échappée guatemaltèque. Pas le temps de vous faire partager toutes mes impressions, mais mon ressenti du petit aperçu de ce pays assez pauvre mais accueillant a vraiment été fort...

DSC02114photo prise en cachette dans le bus en direction de Xela

Les environs de la posada, petite rue de passageDSC02123DSC02126

Le Parque central de Quetzaltenango (c'est pas ma photo!)180px_Quetzaltenango1DSC02180

DSC02141Le cimetière coloré de la cité maya. Les murs sont tous remplis de carrés de toutes les couleurs, fleuris.

DSC02151DSC02150DSC02152DSC02169A la sortie de l'eglise de Zunil

                                  La coopérative textile des femmes de ZunilDSC02153

DSC02156DSC02164DSC02168Les eaux thermales d'environ 35 à 45 degrés des fuentas Georginas et le retour vers le village

DSC02251DSC02197DSC02199DSC02207DSC02247DSC02254DSC02256DSC02259Le marché encore et toujours mon activité préferrée

DSC02269DSC02270La vue de l'auberge le matin de mon départ...

Hasta Luego!

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