Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
épopée mexicaine
épopée mexicaine
Publicité
22 février 2007

Je ne pouvais laisser ce modeste témoignage de

Je ne pouvais laisser ce modeste témoignage de mon périple mexicain sans y mettre un point final,
et me remémorer, de là d'où je me trouve aujourd'hui, mes derniers jours sur cette terre envoûtante.
Car oui, je marche sur le sol français depuis presque une semaine, et mon épopée bouleversante me semble
déjà bien lointaine, à mon grand regret.

Avant de reprendre le fil de mes pérégrinations, voici quelques photos des Lagos de Montebello près de Comitàn et du Gatemala. Vous vous souvenez? Mais si, une bourgade tranquille, et à une heure de combi, des lacs aux couleurs saisissantes entourés d'une semi jungle...

lagos_1lagoslagos_2lagos_planteslagos_plantes_1lagos_riviere

Je ne sais pas si ça rend vraiment ce que j'ai pu ressentir moi, mais en tout cas c'était puissant cette nature vive et ces plantes hors de mon commun.

Je vous ai donc laissé, la dernière fois, entre Palenque, la cité maya perdue dans la jungle,
et San Cristobal, célèbre ville assise en plein centre des montagnes du Chiapas.

Petite séance photo, donc, des ruines maya de Palenque, d'où émanent encore la puissance des siècles passés.

palenquepalenque_1palenque_2palenque_3palenque_cascaderoute_palenqueCa c'est la route pour y aller, un infini de montagnes vertes et luxuriantes.

Par un jeune dimanche, j'ai quitté la bourgade chaude et moite de Palenque pour m'enfourner
dans un de ces bus climatisés du Mexique, dont on ressort aisément avec un joli rhume.
Destination: San Cristobal, cité coloniale cosmopolite dont les rues claires et distinguées du centre ville
vous charment au premier regard.
Déjà je sentais la fin proche, et je suis donc arrivée avec la ferme intention d'en profiter sévère.
Mais comment vous décrire l'ambiance de cet endroit? En fait si vous restez dans les rues bien cleans
du centre ville, vous pouvez y trouver une atmosphère animée mais décontractée et surtout vous y croisez beaucoup beaucoup d'occidentaux. Le tourisme politique y est certainement pour quelque chose, et les boutiques semblent répondre à des envies assez "occidentalisées". Mais San Cristobal, c'est pas très grand, alors ce que j'ai adoré faire pendant les quelques jours que j'ai passé dans la cité, c'est tout simplement m'y perdre.
M'y perdre parce qu'il fait terriblement beau et bon, tous les jours.
M'y perdre parce que quand on voyage, c'est le but originel!
M'y perdre parce que dès que l'on sort, sans à peine y prêter attention, des avenues et des places du centre; on tombe sur une petite taqueria sympathique, sur une place surprenante, sur un quartier de friperies dont les devantures débordent de vieux vêtements, sur un marché de produits frais haut
en couleurs, en odeurs épicées et en sons graves, aigus, scandés, murmurés; où manger un repas bon et complet ne coûte que 1,5o euros. On tombe aussi sur des quartiers plus pauvres, dont les habitations se font bien plus modestes, essentiellement faites de tôle et de bois.
Et finalement, c'est aussi intéressant que les lumières du zocalo (place centrale), parce ça m'en apprend
autant sur le Mexique et les mexicains. En bref, j'ai passé deux jours à déambuler telle une âme assoiffée
d'images dans les calles animées de San Cristobal. Epuisée de plusieurs heures de marche, et des efforts monstres mais tellement satisfaisants pour parler et comprendre l'espagnol, je me suis écroulée deux jours de suite dans le lit du dortoir de la posada Dona Rosita. Encore un choix douteux du lonly planet qui considère que cette dona en question est charmante et aimable quand elle est tout a plus antipathique! Mais finalement, sur la fin, je crois qu'elle se laissait amadouer et même aller à quelques timides sourires. Encore une fois, ma guitare fut mon agent socialisateur: j'ai rencontré là bas un autre italien ayant réalisé un projet photo avec les écoles des communautés zapatistes de la région.
Une des rues qui m'a le plus plue s'appelle la Real de Guadalupe, elle part du zocalo et s'enfuit ensuite tout droit vers la basilique de guadalupe, d'où son nom. C'est une rue jalonnée de bout en bout de guirlandes aux couleurs du Mexique, et dans le soleil qui se couche sur la ville en feu, elles se teintent d'or c'est vraiment magique.
Mes déambulations constantes m'ont amenées à trouver le troquet le moins cher du Mexique, où un café ne coûte que 2,5 pesos, c'est à dire environ 2O centimes d'euros et où une famille mexicaine prépare avec soin dans une petite arrière cour discrète les desayunos de riz, viandes, frijoles, et autres tacos.

Il faut aussi ne pas rater à San Cristobal le grand marché artisanal sur la place de l'Eglise de Santo Domingo, resplendissante bâtisse surplombant les débaleurs nombreux et les étals regorgeant de petites merveilles comme de petits gadgets de l'industrie artisanale. (Comme par exemple les petits porte-clés d'un zapatiste masqué en feutre. J'ai pas résisté à l'envie de m'en acheter un d'ailleurs.)
L'artisanat au Mexique, surtout dans le sud, est impressionnant: le cuir, le tissu, les bijoux, les pierres...
Au bout de deux jours, Raphaël, Bérénice et Teva, vous savez, la petite famille que j'avais rejointe à
Puerto Escondido? Et bien ils ont déboulé pour passer un mois au sein de la cité coloniale, où on s'est donc allègrement balladés, remplis de plaisirs de bouche et de bière mexicaine. Les bars de la ville sont nombreux  vivants, et offrent une scène musicale riche et étonnante. Des concerts tous les soirs, pas mal d'étudiants et de jeunes voyageurs come moi, c'était vraiment sympa. Bon, évidemment, faut as oublier que sous ces airs irréprochables, il y a une grande misère autour de la ville, majoritairement chez les indigènes, qui pour les plus pauvres passent leur temps dans la rue à essayer de vendre aux touristes de l'artisanat (tissus, macramé...) jusque très tard le soir. C'est vraimentambigu cette position de touriste qui d'un côté peut les aider à vivre un peu mieux et de l'autre est forcément l'expression de cette culture occidentale qui raboule avec ses gros sabots et son regard plein de pitié. Alors qu'en fait ils en veulent pas de notre pitié! Enfin bref, en tout cas je me suis sentie plus d'une fois mal à l'aise face à cette misère, c'est pas facile à gérer.

Mais de manière générale, j'ai passé de très bons moments à San Cristobal, dont voici quelques photos:

san_cristosan_cristo_1san_cristo_enfantssan_cristo_mursan_crsito_4san_cristo_soleilErrances citadines

san_cristo_2La vue du sanctuaire

san_cristo_3san_crsito_guadalupeLa rue Real de Guadalupe strillée de guirlandes festives
san_cristo_march_san_cristo_march__1san_cristo_march__2
Le marché, encore toujours et de loin mon activité préférée

santo_domingoL'Eglise Santo Domingo by night

Bon, et puis la fin de mon voyage approchant, il fallait bien que je me résigne à retrouver le point de départ de tout ça, à savoir Mexico city, communément appelé par les Mexicains DF, pour Districto Federal, ça fait presque titre de série policière...

Encore une gare routière, où Raphaël m'a laissé, encore un bus de nuit, où j'ai rencontré pour la première fois depuis 5 semaines la pluie, mais sur le pare-brise.

Au bout de 15 heures de bus, j'ai donc atterri à Mexico City, véritable monstre urbain de 20 millions d'habitants dont les artères de goudron et les souterrains métronés se remplissent chaque jour et font aller le flux et le reflux des va-et-vient. A DF, tout est gigantesque.

Je suis arrivée un dimanche matin, et j'ai donc pu goûter à une ambiance plus décontractée qu'en pleine semaine. Suivant les conseils de Raphaël, j'ai crapahuté jusque la Plaza Garibaldi, où jouent tous les jours les Mariachis, musciens traditionnels du Mexique. Guitares, petites percussions et cuivres accompagnent des chansons d'amour et des airs connus des Mexicains.

Puis en regardant la carte, je me suis dit, "tiens si j'allais au bosque de Chapultepec, à pied, ça me fait me ballader, et puis ça a pas l'air très loin..." Bon, évidemment, c'était sans compter sur mon sens de l'orientation exceptionnel qui m'a fait me planter de route, et sur le fait que petit sur la carte ne signifie pas à 5 minutes... Au bout de plus d'une heure de marche j'ai donc craqué pour le métro pour arriver dans un parc où il m'a semblé que tous les habitants de la ville s'étaient donné rendez-vous. C'est un parc qui mêle verdure, lacs et musées, et je me suis balladée toute l'après-midi entourée de familles, d'enfants déguisés, des stands de bouffe et d'artisanat, qui me semblaient désormais si familiers, et d'alpagues en tout genre tout le long du chemin. Il faisait un temps magnifique et tout le monde semblait de bonne humeur, un peu comme les dimanches en France, quoi. D'un côté du lac, j'ai découvert que des petits papis s'étaient donné rendez vous pour entonner quelques airs connus alors je me suis posée et j'ai écouté, le vent tiède sur les joues et les pensées pleines de souvenirs de ce mois qui s'est écoulé si vite. Ils sont tellement romantiques les Mexicains. (Ca c'est sûrement un cliché mais bon, un mois ne suffit pas pour les dissiper tous...)

J'ai fini mon après-midi par le musée national d'anthropologie, un centre énorme qui retrace toutes les cultures qui jalonnent le Mexique... Immense, et impossible de tout digérer en une après-midi. Ceci dit, ça donne une idée de l'incroyable richesse culturelle du Mexique. A ce moment-là, je me suis dit: je reviendrai, c'est sûr, parce que j'ai encore rien compris à tout ça...

Je ne peux même pas vous en parler vraiment, je ne peux qu'effleurer le sujet de banalités, comme le fait que depuis des siècles les cultures mexicaines ont développé un artisanat très riche, et des coutumes subtiles et différentes de régions en régions... Et puis bon, je n'ai fait qu'une partie du Sud.

Le lendemain, j'ai été à Teotihuacan, le site aztèque le plus grand de tout le pays. Sous un soleil sourd, j'ai arpenté l'allée centrale, qui fait plus de 4 kilmètres et j'ai grimpé sur les pyramides du soleil et de la lune, lieux de cultes anciens qui font partie, avec les pyramides d'Egypte notament, des édifices les plus importants du monde ancien. Du haut de la Pyramide de la Lune, toujours avec le vent en compagnie, j'ai dit au revoir au Mexique, pseudo-philosophe que j'étais, comme si je me trouvais au sommet du monde. Le soir, après un choix plutot douteux de taqueria, je me suis aventurée dans une cantina, sorte de bar tacos où des guitaristes jouent des chansons d'amour et où tout le monde chante. C'était un moment génial, je me suis fait payé des tequilas et les mexicains et mexicaines qui étaient là, des habitués probablement, m'ont tous parlé, intrigués de voir en ce lieu plutôt fréquenté par des gens du coin un jeune européenne... C'était trop drôle, et j'avoue que je suis rentrée à l'hôtel (qui était juste à côté je vous rassure) presque pompette... Bah oui, j'allais pas quitter le pays sans goûter à l'ambiance de fête!

Et puis bon, le lendemain, il a bien fallu que je me rende à l'évidence: c'était mon dernier jour. J'ai donc décidé de passer ces ultimes moments dans le quartier de Coyoacàn en compagnie de Frida Kahlo... Enfin de son esprit, quoi. J'ai été dans sa maison bleue, devenue musée, un maison labyrinthique aux murs bariolés de peintures, d'objets mexicains en tout genre, de cette ambiance mexicaine à la fois pieuse et kitsch. Frida Kahlo, Diego Riviera, et tant d'autres artistes sont des icônes nationales et sont révélateurs de la richesse du Mexique en matière d'art. Avant ça, j'avais été prendre des forces dans le marché du quartier, dernier de mon périple, et toujours de si bonne humeur.

Plus tard, après avoir bu quelques bières en compagnie d'un couple italiano-espagnol rencontré à l'hôtel et qui débutaient tout juste leur voyage (les veinards!), j'ai fermé mes paupières émerveillées sur ce monde mexicain et le lendemain, l'aéroport et sa convivialité légendaire m'attendait. Mexico-Houston; Houston-Paris, arrivée 10h47... Ca y est, le périple mexicain était terminé, et ma tête pleine d'images, de moments forts et de souvenirs. Et surtout avec l'envie de repartir! Je ne parlerai pas de mes retrouvailles enchantées avec la France, ses visages tristes, ses taxis à 40 euros et ma crise de rire toute seule dans le métro...

df_calleUne rue de Mexico, avec son traffic dense et ses grandes artères

df_cireurCireur de chaussures sur la Place Garibaldi, en train de cirer les pompes d'un Mariachi (musicien)

df_chapultepecdf_chapultepec_1df_chapultepec_2Le Bosque de Chapultepec le dimanche après-midi: musique, jeux, bambins tous bruns et papotage au bord du lac

df_mus_edf_mus_e_1Le musée d'Anthropologie, jalonné de sculptures immenses et effrayantes

df_taxisLes Taxis mythiques de la mégalopole: des coccinnelles vertes et blanches, il y en a partout!

teotihuacanTeotihuacan, pyramide de la lune vue de la pyramide du soleil, construite sans outils métalliques, sans roues... Un chef d'oeuvre!

C'est donc la fin de ce petit journal de voyage... Jusqu'à une prochaine épopée!

Publicité
Publicité
Commentaires
P
c'est toujours aussi agréable de te lire<br /> j'entends presque ta douce voix égrainer tes paroles en parcourant ces textes qui me font revivre mon propre voyage dans le Mexique de mes 16 ans<br /> <br /> merci merci merci<br /> <br /> salud y suerte mon amie
Publicité