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épopée mexicaine

épopée mexicaine
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22 février 2007

Je ne pouvais laisser ce modeste témoignage de

Je ne pouvais laisser ce modeste témoignage de mon périple mexicain sans y mettre un point final,
et me remémorer, de là d'où je me trouve aujourd'hui, mes derniers jours sur cette terre envoûtante.
Car oui, je marche sur le sol français depuis presque une semaine, et mon épopée bouleversante me semble
déjà bien lointaine, à mon grand regret.

Avant de reprendre le fil de mes pérégrinations, voici quelques photos des Lagos de Montebello près de Comitàn et du Gatemala. Vous vous souvenez? Mais si, une bourgade tranquille, et à une heure de combi, des lacs aux couleurs saisissantes entourés d'une semi jungle...

lagos_1lagoslagos_2lagos_planteslagos_plantes_1lagos_riviere

Je ne sais pas si ça rend vraiment ce que j'ai pu ressentir moi, mais en tout cas c'était puissant cette nature vive et ces plantes hors de mon commun.

Je vous ai donc laissé, la dernière fois, entre Palenque, la cité maya perdue dans la jungle,
et San Cristobal, célèbre ville assise en plein centre des montagnes du Chiapas.

Petite séance photo, donc, des ruines maya de Palenque, d'où émanent encore la puissance des siècles passés.

palenquepalenque_1palenque_2palenque_3palenque_cascaderoute_palenqueCa c'est la route pour y aller, un infini de montagnes vertes et luxuriantes.

Par un jeune dimanche, j'ai quitté la bourgade chaude et moite de Palenque pour m'enfourner
dans un de ces bus climatisés du Mexique, dont on ressort aisément avec un joli rhume.
Destination: San Cristobal, cité coloniale cosmopolite dont les rues claires et distinguées du centre ville
vous charment au premier regard.
Déjà je sentais la fin proche, et je suis donc arrivée avec la ferme intention d'en profiter sévère.
Mais comment vous décrire l'ambiance de cet endroit? En fait si vous restez dans les rues bien cleans
du centre ville, vous pouvez y trouver une atmosphère animée mais décontractée et surtout vous y croisez beaucoup beaucoup d'occidentaux. Le tourisme politique y est certainement pour quelque chose, et les boutiques semblent répondre à des envies assez "occidentalisées". Mais San Cristobal, c'est pas très grand, alors ce que j'ai adoré faire pendant les quelques jours que j'ai passé dans la cité, c'est tout simplement m'y perdre.
M'y perdre parce qu'il fait terriblement beau et bon, tous les jours.
M'y perdre parce que quand on voyage, c'est le but originel!
M'y perdre parce que dès que l'on sort, sans à peine y prêter attention, des avenues et des places du centre; on tombe sur une petite taqueria sympathique, sur une place surprenante, sur un quartier de friperies dont les devantures débordent de vieux vêtements, sur un marché de produits frais haut
en couleurs, en odeurs épicées et en sons graves, aigus, scandés, murmurés; où manger un repas bon et complet ne coûte que 1,5o euros. On tombe aussi sur des quartiers plus pauvres, dont les habitations se font bien plus modestes, essentiellement faites de tôle et de bois.
Et finalement, c'est aussi intéressant que les lumières du zocalo (place centrale), parce ça m'en apprend
autant sur le Mexique et les mexicains. En bref, j'ai passé deux jours à déambuler telle une âme assoiffée
d'images dans les calles animées de San Cristobal. Epuisée de plusieurs heures de marche, et des efforts monstres mais tellement satisfaisants pour parler et comprendre l'espagnol, je me suis écroulée deux jours de suite dans le lit du dortoir de la posada Dona Rosita. Encore un choix douteux du lonly planet qui considère que cette dona en question est charmante et aimable quand elle est tout a plus antipathique! Mais finalement, sur la fin, je crois qu'elle se laissait amadouer et même aller à quelques timides sourires. Encore une fois, ma guitare fut mon agent socialisateur: j'ai rencontré là bas un autre italien ayant réalisé un projet photo avec les écoles des communautés zapatistes de la région.
Une des rues qui m'a le plus plue s'appelle la Real de Guadalupe, elle part du zocalo et s'enfuit ensuite tout droit vers la basilique de guadalupe, d'où son nom. C'est une rue jalonnée de bout en bout de guirlandes aux couleurs du Mexique, et dans le soleil qui se couche sur la ville en feu, elles se teintent d'or c'est vraiment magique.
Mes déambulations constantes m'ont amenées à trouver le troquet le moins cher du Mexique, où un café ne coûte que 2,5 pesos, c'est à dire environ 2O centimes d'euros et où une famille mexicaine prépare avec soin dans une petite arrière cour discrète les desayunos de riz, viandes, frijoles, et autres tacos.

Il faut aussi ne pas rater à San Cristobal le grand marché artisanal sur la place de l'Eglise de Santo Domingo, resplendissante bâtisse surplombant les débaleurs nombreux et les étals regorgeant de petites merveilles comme de petits gadgets de l'industrie artisanale. (Comme par exemple les petits porte-clés d'un zapatiste masqué en feutre. J'ai pas résisté à l'envie de m'en acheter un d'ailleurs.)
L'artisanat au Mexique, surtout dans le sud, est impressionnant: le cuir, le tissu, les bijoux, les pierres...
Au bout de deux jours, Raphaël, Bérénice et Teva, vous savez, la petite famille que j'avais rejointe à
Puerto Escondido? Et bien ils ont déboulé pour passer un mois au sein de la cité coloniale, où on s'est donc allègrement balladés, remplis de plaisirs de bouche et de bière mexicaine. Les bars de la ville sont nombreux  vivants, et offrent une scène musicale riche et étonnante. Des concerts tous les soirs, pas mal d'étudiants et de jeunes voyageurs come moi, c'était vraiment sympa. Bon, évidemment, faut as oublier que sous ces airs irréprochables, il y a une grande misère autour de la ville, majoritairement chez les indigènes, qui pour les plus pauvres passent leur temps dans la rue à essayer de vendre aux touristes de l'artisanat (tissus, macramé...) jusque très tard le soir. C'est vraimentambigu cette position de touriste qui d'un côté peut les aider à vivre un peu mieux et de l'autre est forcément l'expression de cette culture occidentale qui raboule avec ses gros sabots et son regard plein de pitié. Alors qu'en fait ils en veulent pas de notre pitié! Enfin bref, en tout cas je me suis sentie plus d'une fois mal à l'aise face à cette misère, c'est pas facile à gérer.

Mais de manière générale, j'ai passé de très bons moments à San Cristobal, dont voici quelques photos:

san_cristosan_cristo_1san_cristo_enfantssan_cristo_mursan_crsito_4san_cristo_soleilErrances citadines

san_cristo_2La vue du sanctuaire

san_cristo_3san_crsito_guadalupeLa rue Real de Guadalupe strillée de guirlandes festives
san_cristo_march_san_cristo_march__1san_cristo_march__2
Le marché, encore toujours et de loin mon activité préférée

santo_domingoL'Eglise Santo Domingo by night

Bon, et puis la fin de mon voyage approchant, il fallait bien que je me résigne à retrouver le point de départ de tout ça, à savoir Mexico city, communément appelé par les Mexicains DF, pour Districto Federal, ça fait presque titre de série policière...

Encore une gare routière, où Raphaël m'a laissé, encore un bus de nuit, où j'ai rencontré pour la première fois depuis 5 semaines la pluie, mais sur le pare-brise.

Au bout de 15 heures de bus, j'ai donc atterri à Mexico City, véritable monstre urbain de 20 millions d'habitants dont les artères de goudron et les souterrains métronés se remplissent chaque jour et font aller le flux et le reflux des va-et-vient. A DF, tout est gigantesque.

Je suis arrivée un dimanche matin, et j'ai donc pu goûter à une ambiance plus décontractée qu'en pleine semaine. Suivant les conseils de Raphaël, j'ai crapahuté jusque la Plaza Garibaldi, où jouent tous les jours les Mariachis, musciens traditionnels du Mexique. Guitares, petites percussions et cuivres accompagnent des chansons d'amour et des airs connus des Mexicains.

Puis en regardant la carte, je me suis dit, "tiens si j'allais au bosque de Chapultepec, à pied, ça me fait me ballader, et puis ça a pas l'air très loin..." Bon, évidemment, c'était sans compter sur mon sens de l'orientation exceptionnel qui m'a fait me planter de route, et sur le fait que petit sur la carte ne signifie pas à 5 minutes... Au bout de plus d'une heure de marche j'ai donc craqué pour le métro pour arriver dans un parc où il m'a semblé que tous les habitants de la ville s'étaient donné rendez-vous. C'est un parc qui mêle verdure, lacs et musées, et je me suis balladée toute l'après-midi entourée de familles, d'enfants déguisés, des stands de bouffe et d'artisanat, qui me semblaient désormais si familiers, et d'alpagues en tout genre tout le long du chemin. Il faisait un temps magnifique et tout le monde semblait de bonne humeur, un peu comme les dimanches en France, quoi. D'un côté du lac, j'ai découvert que des petits papis s'étaient donné rendez vous pour entonner quelques airs connus alors je me suis posée et j'ai écouté, le vent tiède sur les joues et les pensées pleines de souvenirs de ce mois qui s'est écoulé si vite. Ils sont tellement romantiques les Mexicains. (Ca c'est sûrement un cliché mais bon, un mois ne suffit pas pour les dissiper tous...)

J'ai fini mon après-midi par le musée national d'anthropologie, un centre énorme qui retrace toutes les cultures qui jalonnent le Mexique... Immense, et impossible de tout digérer en une après-midi. Ceci dit, ça donne une idée de l'incroyable richesse culturelle du Mexique. A ce moment-là, je me suis dit: je reviendrai, c'est sûr, parce que j'ai encore rien compris à tout ça...

Je ne peux même pas vous en parler vraiment, je ne peux qu'effleurer le sujet de banalités, comme le fait que depuis des siècles les cultures mexicaines ont développé un artisanat très riche, et des coutumes subtiles et différentes de régions en régions... Et puis bon, je n'ai fait qu'une partie du Sud.

Le lendemain, j'ai été à Teotihuacan, le site aztèque le plus grand de tout le pays. Sous un soleil sourd, j'ai arpenté l'allée centrale, qui fait plus de 4 kilmètres et j'ai grimpé sur les pyramides du soleil et de la lune, lieux de cultes anciens qui font partie, avec les pyramides d'Egypte notament, des édifices les plus importants du monde ancien. Du haut de la Pyramide de la Lune, toujours avec le vent en compagnie, j'ai dit au revoir au Mexique, pseudo-philosophe que j'étais, comme si je me trouvais au sommet du monde. Le soir, après un choix plutot douteux de taqueria, je me suis aventurée dans une cantina, sorte de bar tacos où des guitaristes jouent des chansons d'amour et où tout le monde chante. C'était un moment génial, je me suis fait payé des tequilas et les mexicains et mexicaines qui étaient là, des habitués probablement, m'ont tous parlé, intrigués de voir en ce lieu plutôt fréquenté par des gens du coin un jeune européenne... C'était trop drôle, et j'avoue que je suis rentrée à l'hôtel (qui était juste à côté je vous rassure) presque pompette... Bah oui, j'allais pas quitter le pays sans goûter à l'ambiance de fête!

Et puis bon, le lendemain, il a bien fallu que je me rende à l'évidence: c'était mon dernier jour. J'ai donc décidé de passer ces ultimes moments dans le quartier de Coyoacàn en compagnie de Frida Kahlo... Enfin de son esprit, quoi. J'ai été dans sa maison bleue, devenue musée, un maison labyrinthique aux murs bariolés de peintures, d'objets mexicains en tout genre, de cette ambiance mexicaine à la fois pieuse et kitsch. Frida Kahlo, Diego Riviera, et tant d'autres artistes sont des icônes nationales et sont révélateurs de la richesse du Mexique en matière d'art. Avant ça, j'avais été prendre des forces dans le marché du quartier, dernier de mon périple, et toujours de si bonne humeur.

Plus tard, après avoir bu quelques bières en compagnie d'un couple italiano-espagnol rencontré à l'hôtel et qui débutaient tout juste leur voyage (les veinards!), j'ai fermé mes paupières émerveillées sur ce monde mexicain et le lendemain, l'aéroport et sa convivialité légendaire m'attendait. Mexico-Houston; Houston-Paris, arrivée 10h47... Ca y est, le périple mexicain était terminé, et ma tête pleine d'images, de moments forts et de souvenirs. Et surtout avec l'envie de repartir! Je ne parlerai pas de mes retrouvailles enchantées avec la France, ses visages tristes, ses taxis à 40 euros et ma crise de rire toute seule dans le métro...

df_calleUne rue de Mexico, avec son traffic dense et ses grandes artères

df_cireurCireur de chaussures sur la Place Garibaldi, en train de cirer les pompes d'un Mariachi (musicien)

df_chapultepecdf_chapultepec_1df_chapultepec_2Le Bosque de Chapultepec le dimanche après-midi: musique, jeux, bambins tous bruns et papotage au bord du lac

df_mus_edf_mus_e_1Le musée d'Anthropologie, jalonné de sculptures immenses et effrayantes

df_taxisLes Taxis mythiques de la mégalopole: des coccinnelles vertes et blanches, il y en a partout!

teotihuacanTeotihuacan, pyramide de la lune vue de la pyramide du soleil, construite sans outils métalliques, sans roues... Un chef d'oeuvre!

C'est donc la fin de ce petit journal de voyage... Jusqu'à une prochaine épopée!

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12 février 2007

Chiapas forever

Où vous ai-je donc laissé dans le récit de mes aventures folles et rocambolesques dans les hautes terres d'une Amérique centrale sauvage et dangereuse? Ah, oui, fini le Guatemala, je retourne à la maison au Mexique... Ca m'a pourtant fait du bien ce petit dépaysement, le changement de monnaie, tout ça... Bon, c'est vrai que ça peut paraître ténu de là d'où vous me lisez la différence entre Mexique et son voisin d'en dessous, n'empêche que c'est bel et bien différent. Je crois bien que je m'y étais presque attachée à ma nouvelle vie guatemaltèque, à l'hôtel et à ses résidents un peu fous, au goût du café lyophillisé, au moelleux du matelas, au dortoir de 20 lits, à la petite cantina de Leon juste dans la rue en face, au marché haut en couleurs, en odeurs, et en sonorités en tous genres, aux coins de rues, aux commerçants... Bref, le voyage, c'est aussi se sentir chez soi très vite, (j'ai d'ailleurs regretté mes chaussons), c'est se lier de liens ténus et particulier avec ces personnes qu'on connaît à peine et qui pourtant vous semblent si proches en quelques jours, c'est la stabilité dans le mouvement (quel concept!), ça dure jamais longtemps et puis on le sait très bien, dès le départ, on sait que ça va être court mais ça n'empêche pas de partager pleins de choses, des bouts de chemins, des humeurs passagères, des ressentis communs, des folies soudaines... J'ai donc quitté le p'tit cocon que je m'étais aménagé pour reprendre le fil de mon épopée mexicaine. Evidemment, il y a quand même un moment, de ces moments critiques où on remet tout en question, où j'avoue m'être dit "oh et puis je plaque tout, je reste, je me fais toute l'Amerique latine...", de ces petits moments où ce serait possible, finalement. Mais une fâcheuse habitude universitaire me pousse à toujours peser le pour le contre, les corrollaires et les effets secondaires... La minute de doute passée, c'était trop tard! Pour me faciliter la transition, j'ai emmené avec moi un petit bout de Française qui roulait sa bosse dans le coin aussi, et on a traversé par une heure fort matinale les montagnes qui rejoignent le Chiapas pour notre dernière virée dans les bus déjantés du Guatemala.
C'est vraiment un truc que tu trouves pas vraiment au Mexique cette ambiance populaire et périlleuse des bus guatemaltèques . Je crois que c'est une des  images qui m'a le plus marqué. Déjà le somme il faut oublier, si t'avais l'intention de fermer discrètement les paupières... Avec la même française, Katarina, quand on a pris le bus pour le marché de Chichicastenango, c'était dimanche. On avait pas pensé (quel honte..) que c'était le jour du seigneur, on a donc eu le droit à une petite messe sympathique dans le véhicule pendant le trajet, portée par un pseudo prêtre scandant, en transe, des amen, alleluia, gloria dios, avec une ferveur que nos meilleurs paroissiens ont perdu depuis belle lurette... Bon, une heure j'avoue que c'était presque un peu long, mais il faut ce qu'il faut.
Bref, adios le Guatemala, on a passé la frontière le coeur un peu lourd, mais avec l'envie toujours d'aller voir ce qui se passe ailleurs, et sur quelles autres merveilles on va bien pouvoir tomber... On a changé de monnaie et retrouvé les petits trucs bien mexicains et des transports en communs plus confortables et plus chers... Il faut savoir ce qu'on veut!
Destination Comitàn, une petite ville tiède et paisible à environ une heure de la frontière. Harrassées par le voyage, on s'est pas trop posé de question, on a mis les pieds dans un hôtel douteux mélangeant aux murs images de la Vierge et photos de femmes du style cabine de routier. On a vite saisi, mais trop tard, que ce choix n'était pas des plus judicieux, mais ça en général on s'en rend compte quand on décide d'aller prendre une douche. Enfin bon, on a vite été s'enfourner une quesadilla, tortilla rempli d'un fromage qui fond comme j'ai jamais vu fondre un fromage, et ça allait mieux. (Il faut bien le dire, la nourriture est souvent une source de bien être indicible quand tout semble un peu bancal...)
Le lendemain, on est allées prendre le vert du côté des Lagos de Montebello, lacs dissimulés dans une semi jungle, dont l'eau va du vert sombre au bleu turquoise, sur une terre rouge-ocre entourée de pins. Comme c'est pas vraiment la saison touristique, on était quasi les seules sur le site, c'était vraiment apaisant et délicieusement beau.
Malheureusement les photos c'est pas pour aujourd'hui car problème d'ordi...

A notre retour à Comitàn, pour récupérer nos bagages, trop drôle, la chambre, une des plus glauques du voyage, dans laquelle on avait quand même dormi, n'existait plus: l'hôtel était en travaux, et on était donc les dernières à avoir eu le privilège de goûter cette atmosphère conviviale hors du commun!

Le soir même, toujours en combi, on a roulé jusque San Cristobel de Las Casas, haut lieu de tourisme cosmopolite et politique (les Zappatistes sont pas bien loin, et ça se sent). Katarina, elle, est partie pour Mexico City le soir même. J'ai donc retrouvé mon bout de voyage à moi, celui que je retrouve une fois les rencontres passées, au creux de mes récents souvenirs, dans les plis de mes réflexions.
Dès le lendemain, j'ai été à Palenque, à 5 heures de route par les montagnes, une route verte dans la forêt, la  selva, de cette jungle qui semble être infinie. Palenque, au delà d'une bourgade sans intérêt particulier mais sympathique, c'est un des sites mayas les plus impressionnants de la région, las ruinas, en pleine jungle.
En voyage, on est jamais longtemps tout seul, et donc j'étais en compagnie d'un autre  français (ils sont partout ces français, ça devient embêtant à force!), avec qui on a été dormir dans un endroit qui d'après nos deux guides croisés (Routard + Lonely, du gros, quoi) était sympa et un peu new age... Comme quoi, les guides, à part les plans de villes et les horaires de bus, c'est pas la panacée: On est tombés sur une bulle de touristes, dans la forêt, certes, mais ça aurait pu être tout aussi bien dans le Massif central, quoi. Bon, j'exagère mais c'est pour dire que ça m'a pas vraiment emballée de voir des pseudos babas cools venus se la péter dans un sorte de club med  exotique. Du coup le lendemain on a été se poser dans la bourgade même de Palenque (non, non, pas dans les ruines mayas!) et c'était vraiment plus intéressant, c'était à nouveau le Mexique, quoi, et les habitants m'ont parus vraiment accueillants et souriants.
Les ruines, quant à elles, se situent à environ 10 km du bourg et ne se laissent pas décrire facilement, alors je vous montrerai plutôt les photos... C'était magique, ces temples dans la jungle, d'où se dégage une atmosphère indescriptible, prenante, pesant du poids des siècles, mais n'ayant rien perdu de leur puissance.
Comme la marche est une des activités principales du voyage, on a ensuite déambulé tranquillement dans les rues de la ville, avec pour but ultime de trouver une taqueria qui ne soit pas exclusivement faite pour les touristes et qui soit bonne (c'est dur la vie en voyage...).
Dès le lendemain, j'avais de nouveau l'envie de bouger, de partir, de voir ailleurs, j'ai donc sauté dans un bus climatisé qui provoquent des chocs thermiques à chaque fois (à Palenque, il fait chaud et humide!) pour retrouver, assise sur les flancs des montagnes environnantes, San Cristobal de Las Casas, rayonnante, majestueuse cité coloniale pourtant elle aussi bordée de pauvreté derrière des apparences bien aisées. Tout comme à Quetzaltenango, j'ai eu envie de m'y poser un moment, et j'y ai retrouvé mes amis Raphaël, Bérénice et leur petit Teva.
Mais ce sera pour le prochain et dernier récit de ce blog, avec photos cette fois, et mes dernières impressions mexicaines: et oui, depuis ce matin, je suis de retour à Mexico city, folle mégalopole aux atours magnifiques, et je quitte le pays dans moins de trois jours pour retrouver le froid parisien... mais on n'y est pas encore!
Hasta Luego

2 février 2007

échappée guatemaltèque

Oups, il paraît que ça fait un p'tit moment que les nouvelles de mon blog ne sont plus bien fraîches... Le voyage m'a pris, et la France me semble bien lointaine (ce qui n'est pas faux d'ailleurs!)

Reprenons le fil, alors... Où en étais-je? Ah oui, Puerto Arista, en route pour le Guatemala. Tout ça me paraît déjà à des années lumières. Je suis montée dans un bus pour Tapachula, ville proche de la frontière guatemaltèque, après avoir remercié et embrassé mon guide de quelques jours, Jacob. C'était d'ailleurs très enrichissant comme rencontre, tellement de différences nous séparait, et la langue n'était pas la moindre, mais pas un obstacle non plus, et pourtant on a réussi tant bien que mal à communiquer, à échanger, et à nous enrichir de cette rencontre. Finalement, comme je le réalise de plus en plus, voyager d'hôtels en auberges de jeunesse ne laisse que peu d'occasions, à moins de les provoquer, de rencontrer des Mexicains et de réellement partager les différences et les points communs.

J'ai donc encore une fois laissé la langueur de la plage interminable, et l'ambiance pêcheurs mexicains pour me frotter aux Guatemaltèques, et plus précisément à Quetzaltenango. J'adore ce nom, je trouve que ça résonne dans la tête. Mais comme c'est un peu long, son petit nom, c'est Xela. C'est une ville d'environ 500 000 habitants perchée dans les hauteurs de la région montagneuse, entre la frontière et Antigua. Mais avant de vous raconter Xela, je dois absolument vous parler du trajet pour y aller! J'arrive à Tapachula, donc, ville carrefour entre les deux pays, d'où je pensais prendre un bus pour Xela (je m'étais renseignée, tout semblait parfait). A la descente du bus, la dame du guichet me dit que, non, il n'y a pas de bus pour Quetzaltenango, qu'il faut en prendre un jusque Guatemala City pour en prendre un là bas pour Xela... Après plusieurs tentatives infructueuses pour trouver un truc, et ayant rencontré une belge flammande et un hollandais dans le même cas que moi, le taxi pour la ville frontière, ciudad Hidalgo, a été la meilleure option... Bah oui, faut toujours calculer pour essayer d'arriver avant la nuit dans un nouvel endroit, c'est toujours mieux. On arrive donc à la frontière, qu'on traverse enfin, et là c'est l'effervescence, on est au Guatemala et ça se sent directement, c'est difficilement explicable, mais c'est flagrant. Après une petite virée en vélo-taxi pour atteindre la gare routière, on grimpe dans un bus... Enfin, un bus d'une autre trampe que ceux du Mexique, vous voyez, le genre vieux bus américain ou anglais, aux allures de camion, envoyant dans l'air des milliers de particules noirâtres... On entend le chauffeur qui lance "Xela, Xela, Xela!!" à une vitesse ahurissante, au début, tu comprends pas ce qu'il te dit. De la poussière partout, des marchands ambulants, des mecs qui te demandent si tu veux changer tes pesos en Quetzales, la monnaie nationale... Bref, le chauffeur met ton sac sur le toit, tu montes et c'est parti... Enfin, parti, c'ets manière de dire que tu quittes la gare routière, mais comme il n'y a pas vraiment d'arrêts définis, le bus alpague les passants en criant toujours le même credo "Xela, Xela, Xela!!!" Petit à petit les vieilles banquettes en cuir se remplissent, se remplissent, jusqu'à ce que je réalise que finalement, ces vieux sièges en cuir sont la plupart du temps utilisés par trois personnes! Alors on se serre, c'est plutôt convivial, et puis ça permet de se soutenir quand le bus fait des virages un peu carambolesques... Et il en fait! Le plus impressionnant, c'est que personne ne semble surpris de la conduite du chauffeur (de là ma conclusion qu'on en fait quand même un peu trop en France avec la sécurité routière... oups cette réflexion risque de m'attirer quelques foudres..). La belge avec qui je voyageais est passée par toutes les couleurs de l'arc en ciel pendant le trajet.

Bref, bienvenue au Guatemala. On a atterri dans une posada, la casa Argentina, endroit génial où, comme je m'y sentais vraiment bien, j'ai passé une semaine complète. Je pense que c'est à un moment de mon voyage où j'avais envie de me poser et de vivre un peu plus au rythme local, sentir la ville, ses odeurs, ses couleurs, me balader, sympathiser avec des commerçants, bref, ne pas vivre à un rythme touristique effréné et hors de la réalité des gens (même si je ne prétends pas avoir vécu comme une guatemaltèque pendant une semaine...)

Quetzaltenango est donc perchée à 2300 m d'altitude, environ, dans une région volcanique, et est la seconde ville la plus importante du pays après Guatemala City. Je m'attendais à une ville impressionnante et énorme, mais en fait contrairement à nos grosses villes, il n'y a pas ici de hauts bâtiments, et les rues sont assez larges et aérées, ce qui la rend très agréable. En fait son petit surnom, Xela, vient de ses origines mayas, avant la colonisation espagnole. La cité s'appelait alors Xelajù, qui siginfie en dessous de dix montagnes, et on dit qu'elle existait déjà 300 ans avant l'arrivée des colons. Ce n'est que lorsque le conquistador Pedro de Alvarado réussit à tenir la ville qu'il la nomma Quetzaltenango, qui signifie peu ou prou, lieu des quetzals, ou de l'oiseau quetzal... A vérifier! Toujours est-il que quasiment tout le monde continue encore de l'appeler Xela, et la moitié de la population est encore maya.
C'est donc une jolie ville animée et assez cosmopolite puisque réputée pour ses écoles d'espagnols. J'ai d'ailleurs rencontré pas mal de jeunes européens ou occidentaux (comme toujours!) qui restaient là quelques semaines pour apprendre la langue. Les rues de Xela sont sans cesse animées de petits marchés permanents, notamment dans le quartier de l'auberge, où la banane n'était vraiment pas chère je n'ai pas arrêté d'en manger. J'ai adoré faire le marché, il y règne une ambiance populaire et vivante toute la journée. Pas facile de faire des photos, mais ça se comprend, je ne suis pas sûre que j'apprécierais être photographiée sans cesse comme un objet folklorique: c'est leur vie quotidienne, quoi! Ici l'exotique, c'est nous les touristes.

De Xela, il est facile de se rendre dans des petits villages alentours, j'ai donc été à Zunil, village spécialisé notamment dans le textile, comme toute la région, mais celui-ci a développé une coopérative de femmes qui travaillent les tissus traditionnels. Il faut voir les couleurs des vêtements mayas, et le travail minutieux de tissage, de broderies... C'est vraiment impressionnant! Dans la région, les femmes mayas, beaucoup plus que les hommes d'ailleurs, portent encore pour une grande partie les vêtements traditionnels, surtout dans les villages. Evidemment, les plus jeunes accomodent ceux-ci avec des petites touches plus "modernes", ce qui donne des mélanges assez étonnants, par exemple de petites sandales à talons avec jupes tradi...

A Zunil, quand on est arrivé avec un voyageur de l'hôtel qui m'a accompagnée, c'était un enterrement. Il fallait voir, cette procession avec toutes les femmes qui suivaient le cercueil, toutes en couleurs vives, leurs bébés sur le dos, puis les hommes ensuite, avec leurs chapeaux, et cette musique typique. J'ai pas pris de photos de ce moment là, et d'ailleurs, j'ai été très sage avec le déclencheur de mon appareil la semaine dernière en général... Ca fausse vraiment les rapports avec les habitants.

De Zunil, on a été se tremper les orteils dans une source d'eau chaude, les Fuentas Georginas, à neuf kilomètres plus haut dans un décor de quasi-jungle, c'était assez magique. Pour redescendre, on a marché deux heures sur une route de montagne, au dessus des nuages, de quoi être zen pour quelques jours.
Le reste de la semaine a été assez tranquille, j'ai vraiment aimé ma balader dans les rues de Xela, et j'ai rencontré une française, deux italiens et un argentin, ces trois derniers projettant de voyager vers l'extrême sud de l'amérique du sud. Ils financent leur voyage en jonglant et en faisant un petit show dans les rues, c'était vraiment une rencontre enrichissante...

Après une journée au marché gigantesque, génial, et très réputé de Chichicastenango, connu notamment pour ses textiles, j'ai donc quitté, non sans peine, le Guatemala, pour reprendre le long cours de mon épopée mexicaine. Je suis depuis deux jours à San Cristobal de Las Casas, cité coloniale du Chiapas, dont je vous conterai les merveilles la prochaine fois. Aujourd'hui, les ruines de Palenque m'attendent, en plein coeur de la jungle...

Voici quelques photos de mon échappée guatemaltèque. Pas le temps de vous faire partager toutes mes impressions, mais mon ressenti du petit aperçu de ce pays assez pauvre mais accueillant a vraiment été fort...

DSC02114photo prise en cachette dans le bus en direction de Xela

Les environs de la posada, petite rue de passageDSC02123DSC02126

Le Parque central de Quetzaltenango (c'est pas ma photo!)180px_Quetzaltenango1DSC02180

DSC02141Le cimetière coloré de la cité maya. Les murs sont tous remplis de carrés de toutes les couleurs, fleuris.

DSC02151DSC02150DSC02152DSC02169A la sortie de l'eglise de Zunil

                                  La coopérative textile des femmes de ZunilDSC02153

DSC02156DSC02164DSC02168Les eaux thermales d'environ 35 à 45 degrés des fuentas Georginas et le retour vers le village

DSC02251DSC02197DSC02199DSC02207DSC02247DSC02254DSC02256DSC02259Le marché encore et toujours mon activité préferrée

DSC02269DSC02270La vue de l'auberge le matin de mon départ...

Hasta Luego!

24 janvier 2007

De Oaxaca au Guatemala

Environ cinq jours ont passé depuis Oaxaca... Cinq jours qui m'ont paru trois semaines! Les journées sont longues et courtes à la fois, dynamisantes et épuisantes, j'oscille entre moments de solitude, de joie, de peur, de curiosité, d'émerveillement... Bref, le voyage c'est comme un breuvage magique dans lequel on puise en concentré l'éventail des émotions humaines.

Une vie entière semble s'être écoulée depuis Oaxaca, mais revenons-y vite fait pour se faire plaisir, histoire de vous montrer mes dernières images et vous faire partager mes dernières impressions. Oaxaca est vraiment une ville chaleureuse et vivante, de celles qu'on pourrait qualifier d' occidentalisée, mais ce terme ne me convient pas parce qu'elle a conservé toutes ses cultures et particularités. Le dernier soir que j'ai passé là-bas, il y avait une sorte de défilé traditionnel et festif de cultures indigènes de là-bas dont je vous envoie quelques photos. Bon, c'est sûr, c'était un peu un truc pour les touristes et puis pour montrer qu'à la suite des évènements politiques qui ont secoué la ville dernièrement, la ville est toute jolie et bien comme il faut et sûre pour les touristes. Mais c'était quand même vraiment agréable, les danseurs respiraient le plaisir de se mouvoir dans leurs costumes tous colorés.

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De manière générale, les mexicains ont une autre manière de concevoir la rue. C'est peut-être dû au climat, mais je pense que c'est tout simplement une autre façon de vivre la rue et l'espace public. Ici les rues sont vraiment vivantes, tout un chacun peut s'y installer et bricoler, vendre ses produits frais, c'est presque un marché constant. Evidemment en tant que touriste visible et différente des locaux comme un phare au milieu d'un terrain de foot, je suis assez souvent sollicitée, mais peu à peu j'apprends à m'y faire et à savoir comment m'y prendre avec les mexicains. En allant chercher mes billets de bus (mission répétitive du voyage), j'ai éte me ballader dans un marché énorme et labyrinthique, percé de centaines de petites ruelles sombres et débordantes, où tu peux trouver tout ce que tu veux. Je parle pas seulement des produits frais, mais également des chaussures, des vêtements, des téléphones, des hamacs, des petites statuettes religieuses, de bougies, d'élastiques à cheveux, que sais-je encore. La culture du supermarché n'a pas encore totalement élu domicile par ici. Le plus impressionnant est certainement le nombre de stands de nourriture, de produits cuisinés de taquerias, installés dans 5 m carrés, à tel point que choisir à quels saints cuisiniers se vouer n'est pas de toute facilité. J'ai d'ailleurs déjà expérimenté des choix douteux, mais dans l'ensemble manger dans la rue est un petit plaisir que je ne me refuse pas.

Pour revenir rapidement aux récents évènements politiques de la ville, j'ai pu en discuter avec un des tenants de l'hôtel Luz de Luna, dans lequel je dormais, avant de partir. Comme je le disais dernièrment, cette insurrection partie d'une grève des enseignants se nourrissait d'un appui populaire très large. D'après lui, la grande majorités des oaxaqueñas soutenaient la lutte contre ce gouvernement fédéral (Le Mexique est divisé en Etats Fédéraux). Aux mains du Parti Révolutionnaire Institutionnel (Un peu paradoxal comme nom...) depuis près de 70 ans, il s'agit d'un mode de gouvernement basé sur la corruption généralisée. Soutenu par le gouvernement national, le gouverneur a pu envoyer l'armée pour réprimer la population désireuse de plus d'équité et de transparence (ici on dit que les gouvernements veulent limpiare leur image). Une grande partie de la population est vraiment pauvre dans l'Etat de Oaxaca, et la masse la plus pauvre est celle des indigènes, qui par conséquent cerclent la ville, un peu comme nos banlieues françaises, quoi. Il faut toujours une population qui trinque, faut croire. En géneral elle est bizarrement un peu plus foncée que la moyenne et le racisme devient un alibi d'oppression économique.
Alors c'est sûr, le tourisme c'est bien, c'est chouette, on veut que tout soit beau et bien pour nous accueuillir, nous les touristes, mais il me semble qu'il faut faire un effort pour ne pas oublier, en étant de passage, de comprendre un peu les réalités sociales au delà des beaux monuments du centre ville. Et oui, derrière les magnifiques églises rénovées se cachent des bidonvilles et de la misère.

Mais j'arrête là mon discours, puisque finalement je participe à cette infernale machine!
Toujours est il qu'après plus de six mois d'un mouvement social aussi long et aussi dur, le gouverneur est toujours en place et les habitants de Oaxaca sont un peu comme écoeurés.

Voici tout de même quelques clichés supplémentaires de mon escale à Oaxaca:

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Ca c'est le site Zapotèque de Monte Alban, et au milieu, pour le plaisir, un crâne perforé. En bonne étourdie que je suis j'ai oublié ce que ça signifiait les crânes perforés... Peut-être même que personne ne le sait. Mais en tout cas, la mort ici, la muerte, est célébrée comme une fête et est très présente dans les cultures mexicaines. On trouve donc aisément des statuettes de squelettes coiffées de chapeaux et de bijoux, c'est macabrement décalé, c'est assez drôle, et ça change de nos têtes d'enterrement!

DSC01871Et puis comme Oaxaca c'est la ville des peintres et des artistes, j'ai pris en photo ce petit pochoir sur un mur de la ville, je le trouvais beau.

Après ces quelques jours à déambuler dans les ruelles aux bus comme des camions et au traffic fou, j'ai pris un bus de nuit direction Tonalà, décrite dans le Lonely Planet comme une bourgade moite et sans intérêt. Pourquoi donc, me direz vous, choisir d'y aller? Bon déjà, j'avais envie d'aller dans un endroit où le Lonely Planeter n'était pas, et puis à 20 minutes de là se trouve Puerto Arista, un petit port pas aristo, sur les bords du Pacifique. J'avais envie de méditer un peu au sens de la vie, alors bon...
Après avoir pris un combi (vous savez, du type combi Volkswagen), qui sont ici très très courants car utilisés comme mini bus, je suis arrivée non sans peine au dit petit port. En effet, les trajets sont souvent quelques peu périlleux, aux mains de conducteurs que le bitume n'effraie pas... Et puis dans le combi en question, je suis tombée sur un mexicain au très gros ventre qui n'arrêtait pas de parler, parler, parler. (et qui au passsage avait l'air d'ennuyer pas mal les gens du combi aussi) Quand je lui ai dit que j'étais française, il a voulu me parler de l'équipe de foot (bah oui, c'est là qu'on réalise que c'est populaire, le foot), et des avions air bus, vous imaginez tout ça en espagnol et moi qui comprend 3 mots sur 40... Mais c'était assez drôle au final. Autre anecdote de combi, je suis tombée avant hier à côté d'un mexicain au chapeau, avec un  regard de cow boy de westerns américains, vous voyez, fixant profondément l'horizon, style un peu philosophe, à qui faut pas faire chier, quoi. Il était vêtu de cette chemise à carreaux caractéristique et d'un jean taille haute. Je descends mes yeux impressionnés de son visage imperturbable pour m'apercevoir qu'il avait à côté de lui un sac de radis. C'est tout mais ça m'a vraiment fait rire sur le moment. Bah oui, les cow boys aussi ils cuisinent des crudités et des p'tits plats...

Mais je m'égare, je m'éternise... Puerto Arista, donc, larvé sur une plage immense, immense, immense, la plus longue du Mexique d'après mon guide Jacob (j'y reviendrai), où il fait une chaleur surprenante dès 9h du matin, et où le Pacifique un peu fougueux vient trimballer ses courants nerveux. Au début, le contact était bizarre, rien ne semblait très sympa à part la plage dans ce petit bled. En plus, en demandant l'endroit où je voulais aller crecher, je me suis faite embarquer dans un petit hôtel minable et glauque assez cher pour ce que c'était... Bref, j'avoue que je me suis sentie la proie d'un grand moment de solitude du genre "Mais qu'est ce que je fous là...???" Et puis bon, en mangeant un taco dehors, un jeune Puerto Aristien, Jacob, est venu me faire la causette et me parler de son pays le Chiapas... C'est vraiment un des côtés très agréables ici... T'es tout seul, tu te sens perdu? Y a toujours quelqu'un de sympa pour venir vers toi, c'est presque inconcevable pour nous, français, pour qui dire bonjour dans le métro est presque un affront.

A partir de là Jacob m'a emmenée vers Boca del Cielo, le lendemain, juste avant dans un endroit qui s'appelle Isla Maria et qui se languit au bord d'une lagune juste avant l'océan. C'était magnifique, et reposant. Je vous envoie donc quelques photos. Ses parents tenant un resto sur la plage, je me suis donc faite héberger par la famille, j'ai dormi deux nuits dans un hamac au bord du Pacifique, les vagues me soufflant leur doux bercement toute la nuit durant. C'était vraiment chouette, même si c'est pas facile de parler avec les gens des petits villages, ni de s'intégrer dans une famille le temps de quelques jours. Mais vraiment supers gentils. Je réalise aussi à quel point je suis chanceuse de voyager: c'est quasiment inconcevable pour eux.

J'en suis partie hier direction le Guatemala, mais ça c'est encore une autre histoire que je vous conterai plus tard. J'embrasse tout le monde.

DSC02029Jacob, mon guide gentil comme tout

DSC02019Petit déjeuner local, noix de coco fraîche, sans téquila (on m'en a proposée!)

Joueurs de Marimba proposant leurs mélodies sur les terrasses de la plage DSC02050

DSC02009Vendeurs ambulants de refrescos ayant pour seul rafraîchissement leur parasol

Sur les lagunes de Isla Maria, les pêcheurs et les hamacs DSC02032

DSC02054La longue plage de Puerto Arista, la playa del sol, animée le week end

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Les deux petites nièces de Jacob à qui j'ai appris les rudiments de la guitare

DSC02017Ici tous les murs sont peints, et ce mur en particulier, qui reflète la guerre des murs que se livrent Coca Cola et Pepsi. Les trajets en bus sont instructifs à ce niveau: Les rats, ils ne laissent pas une charrette, un boui boui, un muret sans leur empreinte exaspérante...

DSC02069Et enfin, coucher de soleil sur la plage, encore une fois c'est cliché, mais quand même c'est pas mal...

19 janvier 2007

Oaxaca ciudad

J'ai laissé derrière moi le sable brûlant, les amis accueillants, les siestes sous la palapa (mot qui désigne le toit fait de bois et d'une sorte de paille, peut-être des feuilles de bananiers, sans grande certitude...), et la chaleur envoûtante pour m'engouffrer dans un bus pétaradant (comme beaucoup de bus par ici) en partance pour la ville de Oaxaca, située à 1500m d'altitude et capitale de la région. Je n'ai pas fait faux bond à mes habitudes, et oui j'ai loupé le premier bus, ça en fera certainement sourire certains, mais 5h30 du matin c'était vraiment trop tôt. Mais avant de vous raconter Oaxaca, voici quelques photos supplémentaires de mon passage à Puerto Escondido.

                                                     Petit dèj au mercado avec la petite familleDSC_0027

DSC_0286Notre guide lors de la traversée chevaleresque de la campagne environnante

               Des enfants du voisinage tous contents que Raph les prenne en photoDSC_0311

DSC01790Marcos, le petit garçon de notre guide sur la mangrove de Chacahua

Ben oui, il faut bien des clichés dans la vie, aujourd'hui c'est le chile du marchéDSC_0055
Moi je peine encore à en manger...

DSC01839À votre droite une image type Alerte à Malibu, ici c'est devenu typique...

C'est donc un peu en catastrophe que je suis montée dans ce bus pour Oaxaca. Je partais pour environ 7h de trajet, et sur la carte, ça avait l'air plutôt direct Puerto-Oaxaca... J'ai vite compris que c'était pas si direct que ça: 7h de route de montagne quelque peu cahoteuse et toute en virages: pour parler cru, j'ai eu la gerbe pendant tout le trajet. Bref, tout ça n'a que peu d'importance, même si dans ces moments de solitude intense, le paysage fantastique ne parvient pas à remonter le moral d'un estomac dépressif.

En arrivant à Oaxaca, qui compte environ 250 000 habitants, ça ressemblait un peu à une autre jungle, une jungle urbaine: embouteillages, klaxons, effervescence de la rue, taxis nerveux, du bruit partout un peu comme dans n'importe quelle grande ville, mais la nuit commençait à tomber et j'avoue que je faisais pas la fière. J'étais donc bien contente d'arriver à l'hôtel Luz de Luna, joli petit lieu, recommandé par Lonely Planet et donc où viennent se fourrer tous les backpackers de mon espèce, et d'ailleurs souvent bien plus expérimentés que moi. Comme j'en prends conscience de plus en plus, les voyageurs se retrouvent toujours dans des lieux, de façon éphémère et incertaine, se créant une sorte de petite bulle où ils échangent leurs expériences et leurs bons plans. Pour autant, ce n'est pas comme ça qu'on rencontre réellement les gens du pays, les mexicains (à part peut-être les tenants de la pasada - deux frères très sympas- et le personnel). C'en est même un peu frustrant de réaliser à quel point la plupart des voyageurs sont occidentaux. J'ai même rencontré pas mal de français en deux jours (c'en est presque énervant d'entendre parler français même si parfois ça fait du bien aussi, je vais pas mentir...) Mais c'est comme ça, les guides de voyage créent des autoroutes pour sac-à-doseurs.

Mais revenons à Oaxaca:                                                                             DSC01870

C'est une ville de style colonial très jolie, assez touristique, réputée pour son chocolat (je suis aux anges) même si récemment, les visiteurs n'osaient pas trop s'y aventurer. Oaxaca vient en effet de vivre une période très spéciale qui, sous des airs calmes et tranquilles, transpire encore. Evidemment en France, sauf pour ceux qui vont chercher l'information en dehors des médias traditionnels, pas un mot de l'affaire: je raconte rapidement, pour ceux qui ne sont pas au courant, le déroulement des évènements. Tout a commencé par une grève des enseignants pour leurs salaires (très bas par ici), grève suivie (tiens comme c'est étrange) d'une répression armée. Mais les enseignants, ça renvoie à pleins de choses, accessoirement aux enfants, et ils jouissent donc d'une popularité certaine auprès de toutes les couches de la population. Face à la répression violente, ils ont donc été rejoints par une bonne partie de la population, et le mouvement a pris une ampleur et une tournure vraiment politique, s'organisant en assemblées générales populaires, squattant les rues, et remettant largement en cause le gouvernement de l'Etat de Oaxaca. La région a donc été fortement militarisée depuis le début des évènements en juillet. Je ne sais pas bien comment le mouvement s'est résorbé puisque la ville était presque en auto gestion pendant quelques temps et la révolte a duré jusqu'au mois de décembre. Je sais qu'il y a eu des morts et de fortes tensions entre les insurgés et la police. Toujours est-il que les touristes sont de nouveau les bienvenus, pour le bonheur des commerces de la place du Zocalo (magnifique place centrale de la ciudad), mais les tensions demeurent encore palpables: les militaires ceinturent le centre ville, on se demande pourquoi quand on se balade, c'est surprenant au départ. En discutant à droite à gauche, j'ai pu comprendre que cette insurrection n'était plus vraiment visible, mais souterraine: les médias ont arrêté d'en parler (la lutte se trouve-t-elle là? Continuer d'exister sans existence médiatique?), pour autant, une partie des enseignants sont toujours en grève et dimanche dernier, pas moins de 10 000 personnes défilaient dans les rues de Oaxaca... J'arrête là ce petit exposé, par peur d'être indigeste, mais je tenterai d'en savoir plus d'ici la fin de mon séjour ici.

DSC01850Ce genre de manifestation policière tellement conviviale est ici banale. Il y en a partout régulièrement dans le centre ville.

Ca fera donc bientôt... deux jours que j'arpente les trottoirs de Oaxaca (le temps passe tellement différemment en voyage, il n'est plus synonyme de stress, de retards, de cadrage et de limites bien définies. Il coule, paisible). Je m'y sens bien dans cette ville,les gens sont assez accueillants, et la température est idéale.

Ce matin, avec deux françaises et une Australienne, on est allées, encore dans un bus ronflant, avec pleins de touristes allemands, français - que du dépaysement, quoi...- vers les ruines archéologiques de Monte Alban. Un des sites les plus grands de la région, ayant connu une période faste certaine. C'est une ancienne capitale zapotèque, un lieu immense reflétant l'importance de ces civilisations d'Amérique centrale. C'est fou ce qu'ils avaient inventé déjà à partir de 300 avant JC: l'electricité, la télé, l'aérospatial... Non, plus sérieusement, ils avaient déjà un système d'écriture très recherché, ils ont même inventé le zéro (le néant, le chaos, être ou ne pas être...), avant les arabes. C'était vraiment impressionnant. L'ancienne cité domine Oaxaca et on a une vue qui laisse pantois sur les montagnes environnantes.    DSC01950

Pour terminer, parce que ça commence à faire long (je suis sûre que certains ont déjà lâché prise!), j'avais omis de raconter ce que Raphaël ce goujat m'a fait faire dans la bourgade de Puerto Escondido: Il a réussi à me faire chanter dans un bar!! C'était vraiment une chouette expérience, les gens étaient réceptifs et il y avait vraiment une bonne énergie. Tout ça m'a fait penser à quelle point my sweet guitare me manquait (c'est si dur d'être loin de sa famille...) J'ai donc investi dans une guitare à Oaxaca: 300 pesos, c'est-à-dire environ 20-25 euros, c'est-à-dire rien du tout pour une guitare... Je suis heureuse comme tout et j'ai rencontré un bassiste québecois à l'hôtel avec qui on a boeuffé hier soir: un vrai bonheur!

Sur ce je termine ce long exposé de ma vie au Mexique, jusqu'à la prochaine fois. Mon estomac me réclame des tacos, je peux pas lui refuser...

DSC01906 Ruelle de Oaxaca où, comme dans toute les rues de la ville, la coccinelle est reine et se décline de toutes les façons...

Hasta Luego

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15 janvier 2007

Escale à Puerto Escondido

Voilà maintenant 5 jours que je traîne mes tongs à Puerto Escondido, port du sud du pays renommé pour ses vagues à faire pâlir les surfeurs australiens. On y côtoie donc un étrange mélange de petites bimbos californiennes, de voyageurs un peu comme moi, de surfeurs tatoués tâtant la frime, et ... bah oui, j'allais oublier, des mexicains! (ouf...)

En fait, quand on part en voyage, on emmène avec nous des images clichés, jaunies, de ce qu'on s'attend à trouver sur place. Heureusement la réalité est plus surprenante. Moi je m'attendais à trouver des papis mexicains coiffés d'un sombrero en train de mastiquer je ne sais quel branche de réglisse et des petits gamins en train de courir pieds nus dans les rues. (J'exagère mais finalement quel européen peut prétendre ne pas avoir tapies au fond de sa boîte cranienne ce genre d'images?) Je ne m'attendais donc pas à me retrouver aux côtés de blondes en bikini sirotant un cocktail exotique dans un café branché, et pourtant... Quelle étrange bête que le tourisme...

Mais ça c'est surtout dans le quartier touristique de Puerto Escondido. Le port est plus "typique" si on peut dire, même si la plupart des commerces de la côte sont tenus par des étrangers; et le marché est muy muy agréable. On y trouve pleins de fruits et légumes du coin, et notamment les fameux chiles, des petits, des grands, des verts, des rouges, des jaunes, des biscornus, des caractériels... C'est là que j'ai découvert le petit déjeuner à la mexicaine, à savoir par exemple des oeufs brouillés épicés, des frijolles ou haricots rouges, du riz et évidemment des tacos! Car ça par contre tout le monde en mange et c'est pas un truc seulement pour les touristes. J'ai donc oublié mes origines bien bretonnes et les croissants au beurre avec la confiture pour me convertir au petit dèj salé, et finalement je m'y suis plutôt bien faite.

Les environs de Puerto Escondido sont vraiment un régal pour les mirettes, c'est un mélange de montagnes, de mers de rivières, de lagunes, de plages, et la nature est souvent luxuriante. Avec Rahaël, Bérénice, Teva, et un ami et son fils, on a été samedi à la rivière de Tehuantepec, à une demi heure de voiture de chez eux, on a fait une rando en cheval dans des paysages grandioses de rivière sinuant entre des falaises surplombantes. Ca faisait un peu western américain ou épopée romantique du genre "Et au milieu coule une rivière" mais en mille fois mieux. Des femmes du village voisin lavaient leur linge dans la rivière, entourées de leurs bambins qui s'éclataient dans l'eau. Et pour finir cette journée, après un bain d'eau douce, on a été se plonger dans des eaux thermales à 45 degrés perchées un peu plus haut. Au début, le doigt de pied hésitant peine à accepter une telle chaleur, et puis une fois qu'on est dedans on est ailleurs, c'est ultra relaxant.

Hier, on a roulé avec la coccinelle de Raph et Bere (moyen de locomotion très prisé des mexicains...) jusque les lagunes de Chacahua, repère magnifique d'une nature encore assez sauvage et d'une ribambelle d'oiseaux exotiques pour mes yeux de française. On y est allés par le petit village de Zapolito duquel on a embarqué sur une petite barque à touristes accompagnés d'un guide et de son petit garçon. On a zigzagué dans les mangroves, et on a mangé du poisson grillé tout frais pêché...
Encore une fois un décor paradisiaque, balayé par une brise tiède et parcouru par des milliers de trésors ornithologiques. Mais les mots sont trop courts, voici quelques photos qui parleront mieux que moi.

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Demain, je pars pour Oaxaca, capitale de l'Etat de Oaxaca dans lequel je me trouve.

12 janvier 2007

prendre la température

Fini l'avion, Mexico me voici: Une journée entière à déambuler dans les calles survoltées de la ville. A midi, je mourais d'envie de goûter aux fameux tacos mexicains, fantasme de mon imagination culinaire... Seulement, j'avais oublié que pour manger ce qu'on veut, il faut parler... en espagnol! Au bout d'un quart d'heure à tenter de comprendre le choix des mets appétissants languisssant devant mes yeux affamés, j'ai fini par accepter un peu tout ce qu'on me proposait: guacamole, poulet, mole negro (une sauce épicée au cacao, cachuètes grillées... délicieux). Et puis, repue, j'ai erré dans les petites rues où tout se passe dehors sur des petits stands de bouffes, de vente de cds et dvds avec musique à fond, tu peux t'asseoir sur un p'tit tabouret et déguster une cuisine fraîche, tu remplis ta tortilla comme tu veux. Après une journée bouillonnante dans cette Mexico city baroque et grouillante, en compagnie d'un musicien mexicain rencontré la veille, j'ai sauté dans un bus tout confort direction Puerto Escondido. Le décalage horaire m'ayant vidé de toute mon énergie, je faisais pas la fière en me glissant dans mon sac de couchage pour une folle nuit de sommeil entrecoupé par les bruits du film en espagnol et par les pauses clopes du chaffeur. Au réveil, j'ai gouté encore ensommeillée au lever de soleil sur une campagne mexicaine luxuriante. Passage par des petits bleds où pour mes yeux d'occidentale tout semble si exotique: routes en terre, moto-taxis...

11h, arrivée à Puerto Escondido, port du sud du Mexique, spot réputé pour les surfeurs du monde entier. Sortie du bus, choc thermique: bah oui, la clim ça reserve des surprises. je me sens beaucoup trop lourde avec mon jean et mon pull, ici il fait au moins 25-30 degrés.
Raph et Bere tous bronzés pour m'accueillir: il faut voir, malheureux qu'ils sont dans leur maison à deux minutes de la plage... pas de commentaires, seulement des photos!
Je me fais doucement au rythme mexicain, et à l'espagnol aussi (faut oublier sa fierté dans ces cas-là!). Je pense rester jusqu'à lundi. En attendant, je vais aller me faire un p'tit hamac à l'ombre...

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