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épopée mexicaine
épopée mexicaine
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19 janvier 2007

Oaxaca ciudad

J'ai laissé derrière moi le sable brûlant, les amis accueillants, les siestes sous la palapa (mot qui désigne le toit fait de bois et d'une sorte de paille, peut-être des feuilles de bananiers, sans grande certitude...), et la chaleur envoûtante pour m'engouffrer dans un bus pétaradant (comme beaucoup de bus par ici) en partance pour la ville de Oaxaca, située à 1500m d'altitude et capitale de la région. Je n'ai pas fait faux bond à mes habitudes, et oui j'ai loupé le premier bus, ça en fera certainement sourire certains, mais 5h30 du matin c'était vraiment trop tôt. Mais avant de vous raconter Oaxaca, voici quelques photos supplémentaires de mon passage à Puerto Escondido.

                                                     Petit dèj au mercado avec la petite familleDSC_0027

DSC_0286Notre guide lors de la traversée chevaleresque de la campagne environnante

               Des enfants du voisinage tous contents que Raph les prenne en photoDSC_0311

DSC01790Marcos, le petit garçon de notre guide sur la mangrove de Chacahua

Ben oui, il faut bien des clichés dans la vie, aujourd'hui c'est le chile du marchéDSC_0055
Moi je peine encore à en manger...

DSC01839À votre droite une image type Alerte à Malibu, ici c'est devenu typique...

C'est donc un peu en catastrophe que je suis montée dans ce bus pour Oaxaca. Je partais pour environ 7h de trajet, et sur la carte, ça avait l'air plutôt direct Puerto-Oaxaca... J'ai vite compris que c'était pas si direct que ça: 7h de route de montagne quelque peu cahoteuse et toute en virages: pour parler cru, j'ai eu la gerbe pendant tout le trajet. Bref, tout ça n'a que peu d'importance, même si dans ces moments de solitude intense, le paysage fantastique ne parvient pas à remonter le moral d'un estomac dépressif.

En arrivant à Oaxaca, qui compte environ 250 000 habitants, ça ressemblait un peu à une autre jungle, une jungle urbaine: embouteillages, klaxons, effervescence de la rue, taxis nerveux, du bruit partout un peu comme dans n'importe quelle grande ville, mais la nuit commençait à tomber et j'avoue que je faisais pas la fière. J'étais donc bien contente d'arriver à l'hôtel Luz de Luna, joli petit lieu, recommandé par Lonely Planet et donc où viennent se fourrer tous les backpackers de mon espèce, et d'ailleurs souvent bien plus expérimentés que moi. Comme j'en prends conscience de plus en plus, les voyageurs se retrouvent toujours dans des lieux, de façon éphémère et incertaine, se créant une sorte de petite bulle où ils échangent leurs expériences et leurs bons plans. Pour autant, ce n'est pas comme ça qu'on rencontre réellement les gens du pays, les mexicains (à part peut-être les tenants de la pasada - deux frères très sympas- et le personnel). C'en est même un peu frustrant de réaliser à quel point la plupart des voyageurs sont occidentaux. J'ai même rencontré pas mal de français en deux jours (c'en est presque énervant d'entendre parler français même si parfois ça fait du bien aussi, je vais pas mentir...) Mais c'est comme ça, les guides de voyage créent des autoroutes pour sac-à-doseurs.

Mais revenons à Oaxaca:                                                                             DSC01870

C'est une ville de style colonial très jolie, assez touristique, réputée pour son chocolat (je suis aux anges) même si récemment, les visiteurs n'osaient pas trop s'y aventurer. Oaxaca vient en effet de vivre une période très spéciale qui, sous des airs calmes et tranquilles, transpire encore. Evidemment en France, sauf pour ceux qui vont chercher l'information en dehors des médias traditionnels, pas un mot de l'affaire: je raconte rapidement, pour ceux qui ne sont pas au courant, le déroulement des évènements. Tout a commencé par une grève des enseignants pour leurs salaires (très bas par ici), grève suivie (tiens comme c'est étrange) d'une répression armée. Mais les enseignants, ça renvoie à pleins de choses, accessoirement aux enfants, et ils jouissent donc d'une popularité certaine auprès de toutes les couches de la population. Face à la répression violente, ils ont donc été rejoints par une bonne partie de la population, et le mouvement a pris une ampleur et une tournure vraiment politique, s'organisant en assemblées générales populaires, squattant les rues, et remettant largement en cause le gouvernement de l'Etat de Oaxaca. La région a donc été fortement militarisée depuis le début des évènements en juillet. Je ne sais pas bien comment le mouvement s'est résorbé puisque la ville était presque en auto gestion pendant quelques temps et la révolte a duré jusqu'au mois de décembre. Je sais qu'il y a eu des morts et de fortes tensions entre les insurgés et la police. Toujours est-il que les touristes sont de nouveau les bienvenus, pour le bonheur des commerces de la place du Zocalo (magnifique place centrale de la ciudad), mais les tensions demeurent encore palpables: les militaires ceinturent le centre ville, on se demande pourquoi quand on se balade, c'est surprenant au départ. En discutant à droite à gauche, j'ai pu comprendre que cette insurrection n'était plus vraiment visible, mais souterraine: les médias ont arrêté d'en parler (la lutte se trouve-t-elle là? Continuer d'exister sans existence médiatique?), pour autant, une partie des enseignants sont toujours en grève et dimanche dernier, pas moins de 10 000 personnes défilaient dans les rues de Oaxaca... J'arrête là ce petit exposé, par peur d'être indigeste, mais je tenterai d'en savoir plus d'ici la fin de mon séjour ici.

DSC01850Ce genre de manifestation policière tellement conviviale est ici banale. Il y en a partout régulièrement dans le centre ville.

Ca fera donc bientôt... deux jours que j'arpente les trottoirs de Oaxaca (le temps passe tellement différemment en voyage, il n'est plus synonyme de stress, de retards, de cadrage et de limites bien définies. Il coule, paisible). Je m'y sens bien dans cette ville,les gens sont assez accueillants, et la température est idéale.

Ce matin, avec deux françaises et une Australienne, on est allées, encore dans un bus ronflant, avec pleins de touristes allemands, français - que du dépaysement, quoi...- vers les ruines archéologiques de Monte Alban. Un des sites les plus grands de la région, ayant connu une période faste certaine. C'est une ancienne capitale zapotèque, un lieu immense reflétant l'importance de ces civilisations d'Amérique centrale. C'est fou ce qu'ils avaient inventé déjà à partir de 300 avant JC: l'electricité, la télé, l'aérospatial... Non, plus sérieusement, ils avaient déjà un système d'écriture très recherché, ils ont même inventé le zéro (le néant, le chaos, être ou ne pas être...), avant les arabes. C'était vraiment impressionnant. L'ancienne cité domine Oaxaca et on a une vue qui laisse pantois sur les montagnes environnantes.    DSC01950

Pour terminer, parce que ça commence à faire long (je suis sûre que certains ont déjà lâché prise!), j'avais omis de raconter ce que Raphaël ce goujat m'a fait faire dans la bourgade de Puerto Escondido: Il a réussi à me faire chanter dans un bar!! C'était vraiment une chouette expérience, les gens étaient réceptifs et il y avait vraiment une bonne énergie. Tout ça m'a fait penser à quelle point my sweet guitare me manquait (c'est si dur d'être loin de sa famille...) J'ai donc investi dans une guitare à Oaxaca: 300 pesos, c'est-à-dire environ 20-25 euros, c'est-à-dire rien du tout pour une guitare... Je suis heureuse comme tout et j'ai rencontré un bassiste québecois à l'hôtel avec qui on a boeuffé hier soir: un vrai bonheur!

Sur ce je termine ce long exposé de ma vie au Mexique, jusqu'à la prochaine fois. Mon estomac me réclame des tacos, je peux pas lui refuser...

DSC01906 Ruelle de Oaxaca où, comme dans toute les rues de la ville, la coccinelle est reine et se décline de toutes les façons...

Hasta Luego

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Commentaires
N
Salut Audrey!!<br /> J'adore ce blog.. merci pour nous tenir au courant de tes aventures magnifiques... C'est génial. Moi je suis présentement au Canada en ce moment, en plein -25 degree.. alors tes mots et tes photos m'apporte de la chaleur..<br /> gros bisous et PROFITE!!
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